D’après l’histoire officielle, Juan de Pareja n’était que l’homme à tout faire de l’atelier, relégué aux tâches subalternes : faire le ménage, préparer les couleurs et monter les toiles pour son maître.
Les biographes soutiennent que Pareja n’avait pas le droit de peindre, mais qu’il se serait exercé en secret, à l’insu de son maître. Et que, de ce fait, il serait devenu un artiste très estimable.
Deux choses sont sûres en tout cas. La première, c’est qu’en 1648, Velasquez se rendit à Rome et qu’à cette occasion il fit le portrait de Pareja. Ce portrait extraordinaire fit l’admiration unanime.
La seconde, c’est qu’à la mort de Velasquez, en 1660, Pareja fut enfin libre et put s’établir comme peintre.
On peut dés lors poser une question légitime : certaines toiles de Velasquez n’auraient-elles pas été peintes par l’assistant et signées par le maître ?
Pareja peignait au moins depuis 1655 et il était devenu le responsable de l’atelier de Velasquez.
Le célèbre portrait de Pareja – qui se détache singulièrement de l’oeuvre du maître espagnol -ne serait-il pas en réalité, comme tout pourrait le laisser penser – et notamment l’incroyable dignité de ce regard qu’un maître esclavagiste n’aurait jamais pu soutenir – un autoportrait ?
On peut en tout cas l’admirer au Métropolitan Museum of Art de New York qui en a fait l’acquisition en 1971 pour la somme fabuleuse à l’époque de 5,5 million de dollars.
Quand aux oeuvres signées de Pareja, on peut admirer certaines d’entre elles au Prado. Elles ne sont nullement indignes de Velasquez.
Juan de Pareja, L’appel de Saint-Mathieu
Source: Une autre histoire