Étiquette : décès
Hommage à Joëlle Serve
Voici mon post facebook du 29 décembre 2020
Pendant la Covid-19, la vie continue, les enterrements aussi. Assisté aujourd’hui au service funéraire de ma professeure de gravure, ma très chère Joëlle Serve.
Joëlle était diplômée de l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris et lauréate de l’Institut, prix Casa Velázquez.
Une des premières femmes, en 1975, à avoir créé et dirigée un atelier de gravure, rue Daguerre à Paris, l’Atelier 63 et en 1983 l’association de gravure Trace.
A Paris, elle accueillait des jeunes coréennes, italiennes ou américaines, montrant que la France, parfois si arrogante, est aussi un pays sachant faire preuve d’hospitalité.
Joëlle était une personnalité haut en couleurs, une femme de caractère plein d’humour, qui détestait l’hypocrisie, la lâcheté et surtout les tièdes et les faux-culs. Pas vraiment de quoi se faire beaucoup d’amis dans la cour du monde de l’Art.
En gravure, pendant dix ans, elle m’a (presque) tout appris. Méthodique, elle jugeait l’apprentissage des techniques comme essentiel pour équiper les artistes d’un vocabulaire permettant de s’exprimer.
Pour refaire le cheminement de la découverte de la gravure, on a commencé par apprendre le trait en copiant une planche tirée des Prisons de Piranèse, ensuite l’aquatinte en copiant un paysage du Lorrain et enfin une technique combiné en copiant un des caprices de Goya.
Joëlle avait visité à Madrid la maison de Goya et partageait l’esprit du peintre espagnol, pas tendre lui non plus.
Après chaque copie, on avait droit à un exercice libre avec la technique nouvellement apprise. Suivait ensuite le travail des matières avec le vernis mou et les techniques au sucre ou à la roulette.
Bonne pédagogue, Joëlle ne tolérait pas qu’un, ou une élève, s’arrête sur un échec, quitte à passer la soirée avec lui ou elle à faire des tirages.
Merci Joëlle, on s’en fout de tes imperfections, on retient tout ce que tu nous as donné. Tu nous manques déjà.
Pour voir les peintures de Joëlle, cliquez ICI